De quel type d’huile à moteur votre voiture a-t-elle besoin, synthétique ou conventionnelle ? Que signifient tous ces caractères dans le nom du produit ? Rétablissons certains faits à propos de l’huile à moteur.
Le consommateur moyen peut être déconcerté devant l’incroyable diversité d’huiles à moteur sur le marché. Chacune d’entre elles porte un sceau certifiant son rendement exceptionnel et le nombre de prix qu’elle a remportés dans le monde de la course automobile. Devriez-vous laisser de côté les recommandations de votre fabricant et opter pour une de ces nouvelles huiles à moteur qui promettent de révolutionner le secteur de l’automobile ?
Vous en avez assez de tout ce jargon et de tous ces slogans publicitaires ? Dans ce cas, fiez-vous aux recommandations de votre constructeur quant au type d’huile à utiliser et à la fréquence des vidanges d’huile. Vous aurez ainsi l’esprit tranquille, sans compter que votre voiture fonctionnera à son plein potentiel, et ce, pour plusieurs années à venir.
Par contre, si ces messages publicitaires ne vous laissent pas indifférents et que vous avez tendance à passer outre aux recommandations de votre constructeur, vous risquez d’avoir quelques surprises. Et elles ne vous plairont pas toutes.
La raison d’être de l’huile à moteur
L’huile à moteur remplit plusieurs rôles, notamment celui d’empêcher les surfaces métalliques de frotter les unes contre les autres, ce qui finirait par les endommager. De plus, elle refroidit le moteur pendant qu’il est en marche, elle se colle à une foule de substances nocives produites par la combustion (ex. acides et dioxyde de silicium) et les empêche d’encrasser le moteur. L’huile recouvre également toutes ces surfaces métalliques d’un enduit protecteur qui empêche ces substances de s’y coller.
Finalement, l’huile à moteur empêche les surfaces métalliques d’entrer en contact avec l’oxygène ambiant, ce qui ralentit le processus d’oxydation qui peut survenir lorsque la température à l’intérieur d’un moteur devient très élevée.
La viscosité adaptative
Plusieurs substances chimiques entrent dans la composition de l’huile à moteur. Une huile non raffinée, à laquelle on n’aurait ajouté aucun des additifs et mélanges habituels, ne serait presque d’aucune utilité pour une voiture. Lorsqu’il fait froid, l’huile épaissit et devient plus visqueuse, alors qu’en été elle se liquéfie et sa texture rappelle celle de l’eau. Auparavant, les conducteurs devaient vidanger leur huile à moteur plusieurs fois par an, pour tenir compte des variations de température.
Depuis les années 80, les fabricants ont mis au point des huiles à moteur dont la viscosité s’adapte aux conditions ambiantes. Les conducteurs n’ont donc plus à effectuer une vidange à chaque changement de saison.
Tous les produits offerts sur le marché contiennent des additifs qui leur permettent de supporter la contrainte des moteurs d’aujourd’hui. On y ajoute notamment une panoplie de détergents pour éliminer les impuretés qui pourraient s’accumuler, ou encore des polymères pour en accroître le rendement à haute température. On y retrouve également du molybdène pour réduire encore davantage la friction à certains endroits, ainsi que des scellants pour empêcher les fuites.
De quoi en perdre son latin
Au fil des ans, de multiples caractères se sont greffés au nom des huiles à moteur, afin d’en indiquer les propriétés. On doit la nomenclature actuelle à SAE International, qui a mis au point un système permettant de mesurer la viscosité de l’huile.
La dénomination de toutes les huiles à moteur contient une chaîne de caractères, comme 10W20. La lettre « W » signifie qu’il s’agit d’une huile hivernale. Le nombre qui se trouve devant indique sa viscosité lorsqu’elle est froide et, celui qui vient après, sa viscosité lorsqu’elle est chaude.
Plus le nombre est élevé, plus l’indice de viscosité de l’huile à moteur est élevé. Encore une fois, il convient de sélectionner le type d’huile à moteur que vous recommande votre constructeur. Les nouveaux moteurs n’ont plus besoin de ces huiles très lourdes et visqueuses, car leurs composantes sont plus espacées et les huiles plus légères leur offrent une meilleure protection. De plus, les huiles légères permettent d’accroître le rendement et de réduire la consommation d’essence.
Fréquence des vidanges d’huile
Il n’y a pas si longtemps, les constructeurs automobiles suggéraient d’effectuer une vidange d’huile à tous les 3000 km ou 5000 km, mais les temps ont bien changé depuis, merci aux avancées mécaniques et aux huiles qui se sont grandement améliorées.
De fait, la fréquence des vidanges dépend de vos habitudes de conduite, mais surtout doit respecter les recommandations du constructeur, le mieux placé pour déterminer la chose, lui qui investit des milliards de dollars dans l’ingénierie de ses mécaniques.
Au cours des dix dernières années, les concessionnaires ont mis de plus en plus l’accent sur les huiles à moteur longue durée. Qu’est-ce qu’elles ont de si spécial ? En général, elles contiennent de plus grandes quantités d’additifs qui empêchent l’huile de dégrader, en plus d’agir comme scellants si la situation se présente.
Mais même avec des intervalles de vidange aux 15 000 km pour certains véhicules, voire plus pour quelques modèles de luxe, ça ne vous libère pas de l’ingrate tâche d’en vérifier régulièrement le niveau…